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Jerem à moto
23 juillet 2018

Carnet de voyage: Le Cap Nord

Bonjour à tous !

Voici donc le récit de mes aventures, bonne lecture !

Etape 1 : Le Teil -> Metz / 606 km / beau temps

  C’est donc ici que tout commence. Par rapport à une balade habituelle, je suis nettement plus chargé et surtout j’ai un mélange de stress et d’excitation qui monte depuis plusieurs jours. Pas mal de questions défilent (Est-ce que je suis pas en train de faire une grosse connerie ? Est-ce que j’ai les épaules pour ce genre de voyage, sachant que j’ai à peine testé le matos avant de tout empaqueter ?). Je passe la première et c’est parti. Contrairement à ce que je fais en général, cette journée est placée sous le signe de l’autoroute. Il aurait pu y avoir une meilleure entrée en matière, mais ce sera un long ruban droit et monotone qui va m’accompagner pour les 600 kilomètres qui arrivent. J’arrive à Metz sur le coup des 15h30. L’ami qui m’héberge pour la soirée me propose un barbecue pour profiter de la soirée sur Metz. Il faudra faire les courses, mais pour l’instant l’heure est à la visite de la ville. Nous passons le long du Temple de Garnison et remontons vers la Cathédrale Saint Etienne. Celle-ci est immense et présente la plus grande surface vitrée de France. Le temps de continuer notre parcours, de découvrir un Graoully suspendu dans une rue et nous arrivons sur la place Saint Louis pour faire une pause. Nous trinquons autour d’une bière au Vivian’s et d’une flammekueche. Je profite un peu de l’apéro en terrasse et il est temps d’aller chercher les merguez et chipos pour le soir. Le barbecue a lieu au bord de la Moselle. C’est donc une belle soirée qui se déroule avec des gens très agréables. Le barbecue galère un peu à partir, mais une fois lancé tout est cuit rapidement. Vu que je ne connais pas, on me fait gouter la saucisse blanche, qui est plutôt bonne. Une fois le repas terminé, ce sera une partie de Molkky qui clôturera la soirée. Celle-ci se terminera tard dans la nuit, à la lumière des portables...

 

IMG_20180601_145137.jpgLa moto, prête au départ

 

IMG_20180602_173333.jpgOù se trouve le zizi de Metz?

 

IMG_20180602_174127.jpgLa Cathédrale Saint Etienne de Metz

 

IMG_20180602_175803.jpgLe Graoully

 

IMG_20180602_201139.jpgLe Temple Neuf

 

Etape 2 : Metz -> Munster / 382 km / beau temps

  Le réveil sonne au matin de mon deuxième jour de voyage. Vu l’heure tardive à laquelle je suis rentré hier soir, il faut bien ça pour décoller pas trop tard. Le temps de galérer un peu sur la fixation du sac avec les sangles et je quitte Metz. J’ai pu avoir avant de partir des conseils d’expert de la part de mon ami qui est aussi un grand voyageur, mai surtout en voiture ! Je pars donc plein nord en direction du Luxembourg. Je passe à proximité de la centrale de Cattenom, puis atteint Mondorf les Bains. Cette ville, poste frontière luxembourgeois, est l’occasion pour moi de faire le plein d’essence (et avoir quelques bonbons offerts avec la facture). Je continue un peu ma route jusqu’au village de Schengen. Je suis sûr que la plupart d’entre vous ont déjà entendu ce nom. C’est en effet dans ce petit village traversé par trois frontières qu’ont été signés les accords du même nom, permettant la libre circulation des personnes en Europe. Eh oui, grâce à ses accords, je peux rallier le Cap Nord avec une simple carte d’identité française. Cela valait donc bien une petite photo. Arrivé par le coté luxembourgeois, je passe donc coté allemand pour monter jusqu’à Trèves (Trier en version originale). Cette étape est l’occasion pour moi de passer par les petites routes allemandes, qui serpentent dans les bois. J’aurai également l’occasion de tester les fameuses autoroutes allemandes. Je vais décevoir pas mal de monde, mais j’ai été déçu. Le cliché de l’autoroute allemande non limitée à la vie dure. Alors oui certaines portions ne sont pas limitées, oui je suis monté à un bon 190 km/h pour voir ce que ca fait (puis vite redescendu vu comme ca bougeait avec tout le matos derrière). Par contre, les fameuses portions limitées sont assez rares. L’autoroute est en général limitée à 120km/h. De plus, les autoroutes sont… pourries ! J’ai souvent roulé sur du bitume qui part en morceaux, voir même directement sur des plaques de béton. Les autorités allemandes doivent bien être au courant du problème, puisque les zones de travaux sont aussi longues que nombreuses. Les chantiers s’étendent parfois sur plusieurs dizaines de kilomètres. Fait amusant, les trois voies de circulation ne sont pas forcément réduites, par contre elles peuvent être déviées différemment. Il m’est souvent arrivé de partir à gauche du chantier avec la voie la plus rapide alors que les deux voies les plus lentes passent à droite du chantier. Dans les portions sans travaux par contre, les automobilistes allemands sont exemplaires. Ils se rabattent dès qu’une réduction de voie est signalée, ne forcent jamais le passage et les camions ne se doublent quasiment jamais entre eux. Les gens se rabattent à droite beaucoup plus vite qu’en France et regardent bien dans leurs rétroviseurs avant de changer de voie. Outre la rigueur germanique, il faut quand même avouer que sur les portions non limitées ca arrive fort sur la voir la plus rapide. Plusieurs fois il m’est arrivé de me faire doubler si vite que je pensais être arrêté (j’étais en fait à 160km/h). Je continue ma route vers Cologne que je n’aurai pas trop le temps de visiter et e continue vers le nord. Je passe à proximité de Dortmund puis atteins la maison de mes hôtes en début de soirée. Je teste ce soir l’option couchsurfing. Il s’agit en fait de personnes qui fournissent un lit ou un bout de canapé gratuitement aux gens qui sont en voyage. Cela permet au voyageur et aux hébergeurs de passer une bonne soirée et d’échanger sur les voyages, les traditions locales et pour le touriste d’un soir d’avoir un accueil plus chaleureux que dans un Hotel. Mes hôtes de ce soir ne failliront pas à la règle. Après m’avoir aidé à rentrer la moto dans le garage et fait le tour de la maison, j’ai le droit à un apéritif en terrasse. C’est pour moi l’occasion de mettre à profit mon anglais. Nous échangeons du coup sur plein de sujets, allant du voyage dans lequel je suis lancé à l’état des autoroutes, en passant par les émissions tv idiotes communes à tous les pays d’Europe. Un bon repas et une petite balade digestive plus tard il est temps d’aller se coucher.

 

IMG_20180603_111806.jpgLe poste frontière luxembourgeois à Mondorf les Bains

 

IMG_20180603_212558.jpgLe nom de la rue où je suis hébergé à Munster

 

Etape 3 : Munster -> Kolding / 564 km / beau temps

  Ce matin le voyage reprend ses droits avant le petit déjeuner. Je dois contacter Dominique. Il m’a contacté sur internet avant que je parte pour comparer nos routes et rouler ensemble si on arrive à se capter. Bien que parti un jour plus tard, il a fait de longues étapes. Nous sommes donc théoriquement à Munster tous les deux. Mon coup de fil matinal confirmera la situation, nous nous donnons rendez vous sur la route pour attaquer la journée de roulage ensemble. Après un ou deux essais infructueux, nous nous retrouvons au McDonalds de Greven. C’est l’occasion de faire connaissance. Il vient de Haute Loire, fait le Cap Nord en moto sportive (GSXR pour les intimes) et a fait un montage de ouf pour transporter ses bagages et son pneu de rechange. Nous allons faire un bout de chemin ensemble jusqu’au Danemark et nous nous séparerons à Kolding. Je partirai vers la droite pour rejoindre la Suède par les ponts, lui ira tout droit vers Hirstals pour prendre un ferry vers la Norvège. Nous roulons donc toute cette journée sur autoroute, en faisant des pauses assez fréquentes car la gex consomme pas mal. Ces fameuses pauses seront autant d’occasions de pester contre les toilettes systématiquement payantes. Le temps de passer Hambourg, son fameux port et son tunnel sous l’Elbe et le Danemark s’approche. Ce sera l’occasion pour moi de faire mon premier arrêt à la douane. Le tri est assez simple, les voitures passent, les motos sont contrôlées. Le temps de présenter les papiers et c’est reparti pour de l’autoroute, au Danemark donc. Première surprise à l’arrêt essence, on a changé de monnaie ! On range la carte bleue et on sort les couronnes danoises du sac ! L’autoroute continue vers le nord et il est déjà temps de se séparer. Un petit coup de klaxon des deux cotés et je sors à Kolding. Je prends le temps de m’arrêter en ville et de faire quelques photos. J’avais prévu un couchsurfing ici aussi, mais ca n’a pas pu se faire. Je prends donc le temps de visiter et manger un bout en ville avant de rejoindre mon hôtel. Une fois tous les bagages posés dans la chambre je m’autorise une petite bière au bar. Ce sera donc une Jacobsen IPA, qui me coutera 65 DKK (8.7€ environ). Ca fait mal, mais va falloir s’y habituer car la Scandinavie ne rigole pas avec les taxes sur l’alcool.

 

IMG_20180604_101352.jpgLa moto de Dominique et la mienne derrière

 

IMG_20180604_191446.jpgLe chateau de Kolding

 

IMG_20180604_193541.jpgLes escaliers près du chateau

 

IMG_20180604_193801.jpgLe Staldgarden de Kolding

 

Etape 4 : Kolding -> Trollhattan / 618 km / beau temps

  Ce matin, je teste pour la première fois le petit déjeuner dans un hôtel. Je crois que c’est à ce moment là que je suis tombé amoureux du combo Bacon/œufs brouillés. C’est décidé, chaque fois que ce sera possible je me ferai un gros petit déjeuner le matin et deux repas rapidos sur la route dans la journée. Je plie les affaires et c’est parti pour le premier point d’intérêt de la journée. Je traverse l’ile de Fionie et rejoins le Seeland par la Liaison du Grand Belt. Il s’agit de l’un des plus grands ponts autoroutiers d’Europe avec ses 18 kilomètres de long. La traversée est payante, mais la vue est magnifique. Je continue mon chemin jusqu’à Copenhague. Il fait de plus en plus chaud et la moto qui souffle de l’air chaud entre les jambes n’arrange rien. De plus, c’est aujourd’hui la fête nationale danoise. Il y a donc énormément de monde et de vélos dans les rues. La circulation étant compliquée, j’en profite pour faire un arrêt près du port. Un peu de ballade à pied et je n’ai pas besoin de chercher longtemps pour trouver la petite sirène. Il y a un énorme attroupement et la majorité des gens sont des asiatiques. J’arrive quand même à faire ma photo avec uniquement la petite sirène et je retourne à la moto. Je sors de la ville assez rapidement pour continuer ma route en direction de la Suède. Directement à la sortie de Copenhague, un panneau indiquant la Suède me fait plonger dans un tunnel. La sensation est assez incroyable, on rentre dans un tunnel en ville, on en sort sur une ile au milieu de la mer et on continue avec un pont. La suite d’ouvrage traverse la frontière et c’est donc en Suède que se trouve le péage. Un petit contrôle douanier et je peux me lancer sur les autoroutes suédoises ! J’écris autoroute mais c’est encore une autre conception par rapport à la France ou l’Allemagne. Ici en Suède, l’autoroute se réduit de temps en temps pour atterrir sur un rond point ou des feux. Elle est gratuite mais bien entretenue. Les aires de repos sont fréquentes et il y a une alternance de Mc Donalds et de Burger King pour qui aime les burgers. De temps en temps il y a un Max, le concurrent suédois. Je roule encore un peu et tombe dans les bouchons de Goteborg. Un peu d’attente et quelques kilomètres plus tard, j’arrive enfin chez mes amis à Trollhättan pour quelques jours de repos bien mérité.

 

IMG_20180605_080127.jpgLe petit dèj de folie !!

 

IMG_20180605_095123.jpgDonc la route passe dans l'eau?

 

IMG_20180605_095424.jpgVue de la mer avant de passer la Liaison du Grand Belt

 

IMG_20180605_123908.jpgLe port de Copenhague, avec ses bateaux de croisière

 

IMG_20180605_124918.jpgLa petite Sirène, avec plein de chinois autour

 

IMG_20180605_124400.jpgLa petite Sirène, sans les petits chinois !!

 

Jours Off à Trollhättan et ses environs:

 

IMG_20180606_104047.jpgLa ville de Trollhättan, entourée de verdure

 

IMG_20180606_184506.jpgLa Pripps Bla: bière à 3.5% pour être vendue en dehors des System Bolaget; les magasins d'état pour la vente d'alcool

 

IMG_20180607_103129.jpgSmögen

 

IMG_20180607_103611.jpgSmögen

 

IMG_20180607_103823.jpgSmögen

 

IMG_20180607_111938.jpgLe port de Smögen

 

IMG_20180607_132023.jpgSmögen et ses maisons typiques

 

IMG_20180607_144510.jpgLe bac emprunté pour rentrer

 

IMG_20180608_145757.jpgle Vänern, immense lac au sud de la Suède

 

Etape 5 : Trollhättan -> Hovringen / 794 km / beau temps puis pluie

  Après quelques jours passés chez mes amis, il est temps de reprendre la route. Direction plein nord et la Norvège ! Je reprends cette fameuse « autoroute » qui n’en est une que jusqu’à Oslo. Le temps d’une pause repas sur une aire d’autoroute, j’ai pu constater ce qui nous parait impossible à nous français. Deux bikers avaient garé leur moto et laissé dessus non attachés les casques, les vestes et les clés sur le contact. J’ai donc fait pareil même si j’ai quand même gardé les clés. Histoire de surveiller un minimum ma moto, je suis quand même resté à portée de vue. J’ai donc vu les deux bikers rejoindre leurs motos. Ils ont fait le tour de la mienne, regardé un peu la somme de bagages attachés et la plaque qui venait de loin puis sont partis. On ne m’avait pas menti, les scandinaves sont respectueux du matériel d’autrui et ils leur est inconcevable de toucher à quelque chose qui ne leur appartient pas. Fort de cette expérience je suis reparti vers le nord. J’ai franchi la frontière norvégienne puis atteint Oslo. Je fais un petit tour dans la ville vers le port et fait quelques photos. Je continue ma route et passe vers Lillehammer, berceau des JO d’hiver 1994. Un grand tremplin de saut à ski trône au milieu de la ville. Malheureusement pour moi, une compétition sportive est en cours et il est impossible d’approcher tellement il y a du monde. Je continue donc ma route vers Otta et commence à rechercher un logement. Quelques kilomètres au nord je trouve une indication d’hotel sans mention de distance. Tant pis, je décide de suivre la route et de voir ce que ca donne. Le moins que je puisse dire c’est que je n’ai pas été déçu. La route est digne d’un col des alpes avec de la pente et des épingles à gogo. J’arrive enfin sur un plateau et je trouve l’hôtel. L’endroit est magnifique avec ses grandes étendues de verdure et ses maisons à toit végétalisé. Le prix de la chambre calme un peu mais vu ce qu’il y a autour je n’ai pas trop le choix. Bien que je ne comprenne pas un mot de ce qu’elle me raconte, la gérante me propose de rentrer la moto au garage vu que de l’orage est annoncé dans la nuit. A peine installé dans le salon de l’hotel, j’entends un bruit de moto et surtout celle-ci se gare juste devant l’entrée. Content de voir un autre motard au milieu de nulle part, je file voir de quelle moto il s’agit et de quelle nationalité elle est. La surprise est totale quand je découvre une plaque française ! C’est décidé, j’attends que son propriétaire sorte du diner et on va causer un peu. Je l’intercepte alors qu’il rejoint sa chambre. Il est lui aussi plutôt étonné de retrouver un français ici, motard qui plus est. Il s’appelle René, roule en Transalp et fait route en Norvège pour visiter un peu. Il a prévu d’aller voir des bœufs musqués dans le parc de Rondane demain matin et veut continuer vers les Lofoten avant de redescendre. Je lui explique donc mon planning du lendemain, à savoir passer par Geiranger, l’Atlantic road et viser Trondheim pour passer la nuit. Mon programme lui plait aussi et je lui propose donc de faire route ensemble pour quelques jours. Faire route à deux permet de diviser le prix des couchages et surtout de ne pas se retrouver tout seul en cas de pépin. J’espère que rien ne nous arrivera, mais s’il faut bricoler au milieu de nulle part il vaut mieux être deux ! Bref, la proposition est faite, elle lui paraît intéressante mais il préfère se donner le temps de la réflexion. On se met d’accord sur le fait que s’il me rejoint demain matin au petit déjeuner on fait route ensemble, sinon chacun ira de son coté.

 

IMG_20180609_113203.jpgle KNM Alta, dragueur de mines

 

IMG_20180609_124814.jpgSur la route vers Otta

 

IMG_20180609_172249.jpgHovringen, vue depuis l'hôtel

 

IMG_20180609_173432.jpgL'hôtel, et ma moto garée devant ma chambre

 

IMG_20180609_173504.jpgune hytte avec toit végétal

 

IMG_20180609_213955.jpgRené, posant avec sa Transalp

 

Etape 6 : Hovringen -> Orkanger / 546 km / beau temps puis grisaille

  C’est le matin, je suis au petit déjeuner. René me rejoint, il a pris sa décision. Il me suit dans ma montée vers le nord mais s’arrêtera aux iles Lofoten. C’est donc à deux que nous partons pour cette grosse étape de 500km de routes sinueuses. Nous repassons par Otta pour filer sur Geiranger. La route pour y accéder est magnifique et alterne entre routes de campagne et passages de fjords. Une route de col nous montre pour la première fois de la neige. Je m’arrête le temps de prendre quelques photos et au moment de repartir c’est la catastrophe. L’endroit où je me suis garé est fait de plein de monticules de terre. Au moment de manœuvrer pour repartir je passe à un endroit où les deux roues touchent bien le sol mais plus mes pieds. J’ai à peine le temps de sauter de la moto que patatras, celle si tombe sur le côté. Je coupe le moteur, prie pour n’avoir rien cassé et un camping cariste qui passait par là m’aide à la relever. La moto n’a pas grand-chose, mais mon amour propre en a pris un coup. Je repars doucement et croise René qui s’inquiétait de ne pas me voir arriver. Nous repartons tout doucement et devons affronter la purée de poix pour descendre sur Geiranger. On n’y voit rien à 5 mètres et en plus un car bloque la route. Le brouillard se dissipe juste au moment où nous atteignons l’aire de repos panoramique. La vue sur le fjord est magnifique et le plafond de nuage renforce cette sensation d’isolement. Nous finissons notre descente vers le centre ville et après un court arrêt remontons de l’autre coté du fjord pour attraper un bac. Celui-ci circule entre Eusdal et Linge. Ce sera le premier que je prend. Contrairement à la Suède le bac est ici payant. Les caissiers passent donc dans la file d’attente pour engranger une soixantaine de couronnes norvégiennes (6€ environ). C’est pas trop cher, mais vu le nombre de bacs à prendre dans la journée ca va vite douiller ! Pour aller à Andalsnes, deux options s’offrent à nous avec une route coté terre et une route coté mer. Je laisse choisir René qui prend coté terre. Ce fut l’une des meilleures idées du voyage puisque nous tombons un peu par hasard sur la fameuse route des trolls ! Oui oui, le fameux Trollstigen que l’on voit dans toutes les pubs pour la Norvège. Bon par contre nous on l’a descendu dans la grisaille, en évitant de se faire rouler dessus par les bus de touristes ! On s’arrête en bas pour profiter d’un bon repas chaud vu la bruine et le froid qu’on a ramassé durant toute cette matinée ! Le temps d’un rapide sandwich et c’est reparti. Il faut passer encore un bac, se frayer un chemin entre les iles et les barres rocheuses et nous arrivons enfin à l’Atlantic Road. Le temps n’est pas trop avec nous mais la magie opère. Bien qu’elle soit assez courte (environ 5km), le paysage est magnifique. Bon par contre ce sera l’occasion de me vautrer une deuxième fois quasiment à l’arrêt sur un demi tour mal négocié. Deux chutes en une seule journée, il va vraiment falloir que je fasse attention sur la suite du voyage… Je fais un premier passage pour filmer avec la gopro et au retour je m’arrête à chaque aire de repos pour faire des photos. C’est ici qu’on voit le mieux ces fameux ponts qui vus sous un certain angle donnent l’impression d’être coupés au milieu. Nous passons encore un autre tunnel et un dernier bac puis il est temps de trouver où se loger. J’avais un peu surestimé le kilométrage de cette journée et finalement nous nous arrêtons pour la nuit à Orkanger. Le froid et la fatigue ne nous incitent pas à aller plus loin. Je profite de la soirée pour replanifier les étapes suivantes et tenir un peu plus compte du profil des routes. Demain la route est nettement moins touristique, ce sera plus des grandes lignes droites au milieu des bois.

 

IMG_20180610_111218.jpgPremière neige du voyage sur la route 63

 

IMG_20180610_114649.jpgLe fjord de Geiranger

 

IMG_20180610_124344.jpgLe tout premier bac, pour aller de Eisdal à Linge

 

IMG_20180610_135528.jpgLe chalet au pied de Trollstigen, la route des Trolls

 

IMG_20180610_142008.jpgUn Troll qui garde l'entrée

 

IMG_20180610_165257.jpgL'atlantic Road dans un sens

 

IMG_20180610_164838.jpgL'atlantic Road dans l'autre sens

 

IMG_20180610_165303.jpgRené qui m'attend pendant que je fais des photos

 

Etape 7 : Orkanger -> Mo I Rana / 530 km / Pluie puis Grisaille

  C’est parti pour cette grosse étape de liaison. Nous partons sous la pluie en direction de Trondheim puis faisons halte en centre ville devant la cathédrale de Nidaros. Pour ceux qui veulent visiter, c’est 100 NOK (10€) l’entrée. Pour nous, des français qui ont reconnu nos plaques d’immatriculation nous donnent leur ticket encore valable ! Eux sont en voyage organisé et prennent l’Hurtigruten (le célèbre bateau express côtier) pour visiter toute la Norvège jusqu’à Kirkenes près de la frontière russe. Nous quittons la place de la cathédrale pour visiter le vieux Trondheim sur les rives de la Nidelva, puis filer vers le nord. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les norvégiens adorent faire des travaux sur leurs routes. La technique est assez simple, une route secondaire est crée à coté du chantier pour pouvoir se concentrer sur la création d’une route plus large. Les travaux s’étendent sur des dizaines de kilomètres et le franchissement est assez long. Pour les travaux où la création d’une route de secours n’est pas possible, une personne du chantier est postée à l’entrée avec un petit panneau rouge. Une fois arrêté, cette personne vient vous indiquer le temps d’attente (le record s’établit à 18 minutes). La totalité des véhicules coupent leur moteur en attendant la voiture pilote. Une fois celle-ci en vue, tout le monde redémarre son moteur. La voiture pilote fait demi tour et lors de son passage tout le monde suit derrière pour traverser les longues zones de chantier. Lors du passage d’une de ces zones, je perds René qui est resté en arrière. Lorsqu’il me rejoint enfin, il ne s’arrête pas et me fait signe de repasser devant. Sentant qu’il y a un souci, je m’arrête à la prochaine station service sur notre route. Arrivé là bas, la moto de René se coupe toute seule. Quand il met le contact, plus rien ne s’allume. René s’empresse de démonter les caches latéraux et le constat est sans appel : la batterie est brûlante et il n’y a plus d’eau dedans. La cause est rapidement trouvée : des outils se sont échappés de la trousse de secours sous la selle et ont fait court circuit sur des fils qui partent à la batterie. Le temps de quelques essais de redémarrages infructueux et un anglais qui passe par là nous demande si nous avons un multimètre pour vérifier la tension. Vu qu’il en possède un, il pose sa moto pour déballer ses outils et nous porter assistance. La batterie n’est pas morte, il faut juste la laisser refroidir et remettre de l’eau. Ce serait fait avec l’eau des WC, vu que la station n’a pas d’eau déminéralisée en stock. Une fois tout remonté, la Transalp démarre sans soucis. Vu que nous sommes moyennement confiants sur le remplissage de fortune, nous décidons de ne plus arrêter les motos jusqu’à notre étape du jour. L’anglais qui nous a dépannés et avec qui on a un peu discuté nous suit pour un bout de route. Après un tunnel de 9 kilomètres et vu que la moto de René se comporte bien, nous faisons une pause rapide. Notre ami britannique, qui se prénomme Tony, nous explique alors qu’il fait route comme nous vers les Lofoten mais qu’il dort uniquement en camping sauvage. Après avoir rigolé sur le fait qu’il n’avait pas pris de douche depuis 10 jours et quelques photos, nous nous séparons en échangeant quand même les numéros de téléphone au cas où. Nous arrivons à Mo I Rana en début de soirée. Le moins qu’on puisse dire c’est que ca va être compliqué niveau hébergement. Tous les hôtels sont complets. A la réception d’un hotel pourtant, un gars à une solution pour nous et nous propose un hébergement en ville. On le suit près de la zone commerciale. Une fois les motos garées on monte dans un appartement au premier étage. Ca sent l’hébergement plus ou moins licite, dans un appartement immense mais doté d’une petite dizaine de chambres. Vu qu’on a pas trop le choix, que le prix est bas et que la chambre est propre on pose toutes nos affaires. Après un tour en ville pour le repas du soir la journée s’achève à la lueur du soleil de minuit.

 

IMG_20180611_083052.jpgLe petit déjeuner.... au saumon !!

 

IMG_20180611_101239.jpgLa cathédrale de Trondheim

 

IMG_20180611_103618.jpgLe vieux Trondheim

 

IMG_20180611_192537.jpgTony PRICE, le motard au multimètre

 

Etape 8 : Mo I Rana -> A / 323 km / grisaille, pluie puis beau temps

  Nous partons relativement tôt de Mo I Rana sous la grisaille et enfilons nos combinaisons de pluie au premier arrêt café / essence du matin. Toujours dans les terres en direction du nord, nous sommes confrontés à d’énormes zones de travaux. La progression est nettement ralentie, mais on avance. Arrivé à la maison du cercle polaire, un des employés nous barre la route, une personne d’un car français fait un malaise cardiaque. Des personnes présentes sur place on déjà sorti le monsieur du bus et entamé le massage cardiaque. Histoire de compliquer la situation l’établissement ne dispose pas de défibrillateur et l’ambulance arrive du village le plus proche qui est à une heure et demie de route d’ici (oui c’est bien Mo I Rana, notre point de départ du matin). Le parking est dégagé pour faire atterrir un hélicoptère ou cas où. Lorsque les secours arrivent enfin, ils ne peuvent que constater le décès malgré tous les efforts fournis. Ironie du sort, nous apprendrons que ce pauvre homme avait toujours voulu voir le cercle polaire. Une fois les secours partis, nous visitons quand même la maison du cercle polaire et ce sera également l’occasion de faire quelques photos. Nous ne nous attardons pas trop et reprenons la route vers Bodo. Cette histoire de français qui fait un malaise m’a un peu pesé sur le moral et a surtout mis en lumière qu’en cas de situation d’urgence il va falloir compter que sur les trousses de secours pendant pas mal de temps. La route pour monter à Bodo se poursuit et une fois arrivé dans la file d’embarquement du ferry le moral remonte. Nous attendent en début de file deux allemands croisés au cercle polaire et surtout Tony ! Après une rapide discussion sur l’état de la Transalp de René il est déjà temps d’embarquer. Ce ferry vers les iles Lofoten sera mon tout premier puisque je suis passé par les ponts danois pour rejoindre la Suède et la Norvège. Nous alignons les motos à l’avant droite de la soute. J’arrime ma moto du mieux que je peux et Tony me montre au passage comment rajouter une sécurité supplémentaire sur la moto. Il fait une boucle de sécurité incluant la béquille et la roue avant histoire que rien ne bouge. De cette manière, même en cas de forte houle, la béquille ne peut pas se replier. Une fois tout arrimé nous sommes partis pour 3h30 de voyage. Au programme : des discussions sur tous les sujets, pas mal de photos et beaucoup de traduction pour moi puisque mon anglais est meilleur que celui de René. Une fois débarqués, nous laissons Tony rejoindre son camping et nous nous partons au village de A. Le cadre qui nous entoure est magnifique. Ce soir nous dormons dans une auberge de jeunesse située juste au dessus du musée de la pêche. Je ne sais pas si c’est cet emplacement ou le fait des séchoirs mais ca sent fortement le poisson. En gros, toute la visite des Lofoten sera accompagnée de cette odeur de poisson. Le temps de prendre un bon repas et Tony nous rejoint autour d’une bière pour faire le point sur les cartes. Demain, toutes les routes se séparent. Tony et René resteront dans les Iles Lofoten pour faire des photos, voir le soleil de minuit et amorcer la descente vers le sud après. Pour ma part, je traverserai les Lofoten puis partirai vers le Nord pour continuer vers mon objectif.

 

IMG_20180612_104047.jpgLe cercle polaire

 

IMG_20180612_104227.jpgLe cercle polaire, et la vue sur les alentours

 

IMG_20180612_142152.jpgUn bateau ressemblant fort à notre ferry

 

IMG_20180612_152517.jpgLe temps en quittant Bodo

 

IMG_20180612_172620.jpgLe temps en arrivant aux Iles Lofoten

 

IMG_20180612_181359.jpgLes Iles Lofoten

 

IMG_20180612_192609.jpgLes Iles Lofoten

 

IMG_20180612_193201.jpgLes Iles Lofoten

 

IMG_20180612_193502.jpgLes Iles Lofoten

 

IMG_20180612_195609.jpgLes Iles Lofoten

 

IMG_20180612_200302.jpgLes Iles Lofoten

 

IMG_20180612_200320.jpgLes Iles Lofoten

 

IMG_20180612_200601.jpgLes Iles Lofoten

 

IMG_20180612_230009.jpgLes Iles Lofoten, et les têtes de poisson qui sèchent (d'où l'odeur)

 

IMG_20180612_230445.jpgLes Iles Lofoten

 

IMG_20180612_230906.jpgLes Iles Lofoten

 

IMG_20180612_230912.jpgLes Iles Lofoten

 

IMG_20180612_233502.jpgLes Iles Lofoten

 

Etape 9 : A -> Sorkjosen / 638 km / un peu pluvieux, mais surtout super froid !!

  Je décolle tôt en disant au revoir à René et surtout merci pour les bons tuyaux dispensés durant les jours précédents. Je pars donc sous le soleil, mais ca ne va pas durer. J’enfile la combinaison de pluie 100 kilomètres après mon départ, pour ne plus la quitter de toute la journée. En route, je m’aperçois très rapidement que l’objectif du jour de s’arrêter à Bjerkvik (haut lieu de la bataille de Narvik) sera très vite atteint. Je passe donc par Bardufoss (et son aéroport civil et militaire) et décide de tirer vers le nord autant que possible puis m’arrêter quand il sera tard. Grâce à des portions bien roulantes, peu de travaux et des vitesses limitées à 90km/h au lieu de 80 je signe l’une de mes plus longues étapes en Norvège avec plus de 600 kilomètres au compteur. Le maitre mot de cette journée aura été… le froid ! Il fait 3 degrés au compteur de la moto et malgré mes 5 couches en haut et trois couches en bas je me gèle. Je prends un grand café à chaque arrêt essence, mais ca ne m’empêche pas de souffrir du froid. Une fois le soir venu et après un essai infructueux dans un hotel, je trouve une chambre dans le village de Sorkjosen. J’en profite pour prendre une bonne douche bien chaude, celle dont j’ai rêvé toute la journée. Une fois le point route effectué, j’appelle Dominique (que j’avais quitté au Danemark). De ce dont je me souvenais quand on s’était quittés, nous devrions être dans la même zone en ce moment. Bingo, il est dans un camping à dix kilomètres au nord de ma position et est bien partant pour partager la route demain. Pour un voyage où je partais tout seul, c’est quand même bien agréable de pouvoir partager cette montée vers le Cap Nord !

 

IMG_20180613_085248.jpgLes Iles Lofoten

 

IMG_20180613_091733.jpgLes Iles Lofoten

 

IMG_20180613_085251.jpgLes Iles Lofoten

 

IMG_20180613_091740.jpgLes Iles Lofoten

 

IMG_20180613_205718.jpgMon bureau le soir pour préparer l'étape suivante

 

Etape 10 : Sorkjosen -> Cap Nord / 443 km / beau temps

  Ca y est, c’est le grand jour ! Après un solide petit déjeuner, je reprends contact avec Dominique. Bien que réveillé assez tôt, il m’a attendu et commence doucement à rouler le long de la E8. Le point de rendez vous est fixé dans une station service à 100km au nord. Les retrouvailles ont donc lieu à Burfjord, à environ 2500km de Kolding où nous nos routes se sont séparées. Les retrouvailles sont l’occasion de comparer nos routes respectives et les galères rencontrées (Souci de carburant de son coté, chutes à l’arrêt et batterie de la Transalp à René de mon coté). Nous reprenons la route et traversons Alta puis notre route qui longeait les fjords dévie vers un peu de plaine et des cols avec de grandes étendues désertiques. Le paysage fait penser à ces fameuses routes américaines, avec une ligne droite qui se perd à l’horizon. A peine le temps de faire quelques photos et de s’habituer à l’absence de virages que nous descendons déjà vers Olderfjord. Fini la traversée de plaines, nous allons désormais longer la côte jusqu’au Cap Nord. La route mérite quelques photos, tant pour les paysages sauvages que pour les rennes qui peuplent les environs. Encore quelques dizaines de kilomètres vers le nord, un tunnel (qui plonge dans le sol avec une pente de 9%) et la route finit de se tordre jusqu’à… un péage !! Eh oui, tout se paye en Norvège et ce coup ci ce sera 270 NOK (environ 27 euros) pour accéder au site du Cap Nord pendant 24 heures. Nous touchons donc enfin au but, marqué par ce bâtiment surplombé d’une sphère et surtout de ce fameux globe en métal ! Quelques éclats de joie et photos devant le globe et se pose immédiatement la question de la photo avec la moto. Je vais couper court les questions à ce sujet : Il n’est en théorie pas autorisé d’amener un véhicule au pied du globe vu que c’est une zone piétonne. En pratique, c’est toléré s’il n’y a pas trop de monde. Pour ma part, j’ai lancé doucement la moto puis coupé le moteur et je suis descendu au globe en roulant sur l’élan. Une fois les photos prises, j’ai démarré le moteur et roulé doucement pour remonter au parking. Bref, une fois toutes les photos faites et partagées sur les réseaux sociaux, Dominique et moi nous accordons une petite bière, celle de la victoire ou plutôt de la satisfaction du devoir accompli. C’est également l’heure de l’appel aux proches. Nous prenons quelques photos supplémentaires, puis nous descendons pour trouver un logement pour la nuit. Ce sera le Midnattsol Camping, avec une hytte vu que je temps à l’air de se couvrir. Le confort est plutôt spartiate, mais nous permettra de stocker toutes les affaires et dormir au sec. Comble du luxe, il y a un lit… superposé ! Nous faisons au passage la connaissance de Claudia et Jules qui participent à la version hollandaise de la « Baltic Sea Circle » en 205. Celle-ci a été spécialement retapée pour la course d’orientation. Après quelques discussions et échanges de parcours, eux vont se coucher et nous on se prépare à remonter au Cap Nord pour voir le fameux soleil de minuit. Dès que l’heure approche nous reprenons les motos et une fois sur place une surprise nous attend. Un australien et sa moto attendent aussi le soleil de minuit pour faire quelques photos. Le gars est parti de chez lui depuis quatre ans, a traversé l’Asie, un petit bout d’Europe pour aller visiter l’Afrique et visite maintenant l’Europe. Sa moto parle d’elle-même et correspond précisément à l’idée que je me faisais d’une moto de voyage, avec ses sacs de partout et plein de choses fixées avec des tendeurs. Nous descendons à pied vers le globe et, à minuit pile, on fait plein de photos. Une fois la magie de l’instant passée, nous redescendons à la hytte, histoire de dormir un peu avant la route de demain.

 

IMG_20180614_091350.jpgLe premier col du jour

 

IMG_20180614_104546.jpgLa moto de Dominique et la mienne

 

IMG_20180614_104647.jpgLe montage fait maison de Dominique pour faire tenir tous les bagages

 

IMG_20180614_120007.jpgLes grandes lignes droites avant Olderfjord

 

IMG_20180614_141808.jpgSur la route menant au Cap Nord

 

IMG_20180614_153147.jpgSur la route menant au Cap Nord

 

IMG_20180614_163335.jpgObjectif atteint !! Le cap Nord et son fameux globe

 

IMG_20180614_165207.jpgDominique à droite, et moi à gauche sur la photo

 

IMG_20180614_170646.jpgLe musée du Cap Nord

 

IMG_20180614_171705.jpgLe globe du Cap Nord

 

IMG_20180614_215818.jpgLes rennes vus de la hytte

 

IMG_20180614_232835.jpgLa moto de l'aventurier

 

IMG_20180614_232849.jpgL'aventurier dont j'ai oublié le nom, posant avec sa moto

 

IMG_20180614_233059.jpgLa moto de l'aventurier et son chargement

 

IMG_20180614_233924.jpgLe soleil de minuit au Cap Nord

 

Etape 11 : Cap Nord -> Muonio / 511 km / pluie et vent

  Ce matin, le beau temps de la veille a fait place à la pluie et au vent. Ca souffle en rafale jusqu’à 90km/h et vu que le terrain est dégagé il est très difficile de garder la moto sur la route. Une personne du coin croisée à la station service me parle d’une interdiction potentielle de circuler pour les caravanes et camping cars. Pour en avoir vu quelques un braver la tempête, je pense qu’ils ont dû en baver aussi. Ce sera la seule fois du voyage où je flippe un peu sur la moto. Bref, après une centaine de kilomètres dans ces conditions, on fait une pause à l’intersection de la E6. Dominique partir vers Inari et la Finlande, quand à moi je reprends la route en direction d’Alta pour descendre ensuite vers la Finlande et Muonio ma ville étape. Je laisse donc Dominique, en lui souhaitant bonne chance pour affronter ce temps pourri. Je reprends la route vers Alta. Les grandes lignes droites si agréables la veille se transforment en véritable calvaire sous ces rafales de vent et de pluie. A l’occasion d’un arrêt essence, je recroise les allemands vu au cercle polaire et sur le ferry Bodo -> Lofoten. Autour d’un café, on échange en anglais sur les chemins pris par chacun et surtout les conditions d’accès au Cap Nord. On rigole un coup en pensant au temps qui empire à l’extérieur et après quelques photos chacun reprend sa route.

  Je passe en Finlande, sous la pluie évidemment. Je constate que les finlandais sont beaucoup plus cools sur les limitations de vitesse. Bon par contre les abords de la route sont moins accueillants puisqu’ils ne débarrassent pas les épaves de voitures accidentées ou de bus retournés. Ils se contentent de les laisser dans le fossé…

  J’affronterai la pluie sans discontinuer jusqu’au soir où je trouverai refuge dans un hotel perdu au milieu de nulle part, qui cumule les fonctions d’hôtel, bar,  restaurant, supérette et station service ! Je suis content de retrouver des prix en euros si loin de chez moi. J’ai également une bonne surprise au moment de récupérer la chambre. Celle-ci est super grande et est équipée comme un studio. Le sèche cheveux et le plancher chauffant présents dans la salle de bain me permettront de tout faire sécher pendant la nuit et de repartir au sec. Bon j’ai un peu honte mais je me suis également servi du micro ondes pour faire sécher mes gants. C’est une astuce que j‘ai trouvée le soir même sur internet et ca marche pas trop mal (du moment que vos gants ne contiennent pas de parties metalliques).

 

IMG_20180615_113943.jpgJe suis chez moi dans... 3897 kilomètres !

 

IMG_20180615_130649.jpgReiner et Albin, les allemands qui m'ont pris en photo au cercle polaire, recroisés sur le Ferry des Lofoten et encore aujourd'hui!

 

IMG_20180615_142607.jpgAttention traversée d'élans

 

IMG_20180615_154256.jpgLa moto, sur la réserve au milieu de nulle part

 

Etape 12 : Muonio -> Harnosand / 794 km / beau temps puis pluie

  Aujourd’hui, le ciel se dégage et c’est tant mieux vu la loooongue route qui m’attend pour rejoindre le sud de la Suède. Je roule donc toute la matinée sur les grandes lignes droites bordées d’arbres. Je goûte également à la grande passion des finlandais : transformer une autoroute en piste de terre en seulement 500 mètres avec des panneaux de 100, 80, 50, 30km/h à la queuleuleu. Il faut croire que les gens du coin sont habitués à freiner fort en cas de souci, ne serait ce que pour éviter les rennes qui se collent au milieu de la route. J’en ferai l’expérience avec ce troupeau de rennes en liberté en sortie de village. Ce sera l’occasion d’en voir de près et de tenter une ou deux photos (oui avec un bout de gant, désolé). Je quitte la Finlande en traversant le Saaripudas à Kaunisjoensuu. Après avoir rattrapé la route 403 en Suède, je décide de tirer un maximum de bornes aujourd’hui, histoire d’avoir plus de temps pour visiter Stockholm le lendemain. La journée se déroule tranquillement, les kilomètres défilent et j’atteins Harnosand dans la soirée en même temps qu’une grosse averse. Après avoir évité les nuages noirs toute l’après midi, il fallait bien que j’en ramasse une ! Je passerai la nuit au Highway Hotel, avec sa déco inspirée de films coté hotel et d’un restaurant américain des années 50 pour la partie repas.

 

IMG_20180616_091725.jpgUn renne de passage

 

IMG_20180616_091728.jpgSes amis rennes dans le pré

 

IMG_20180616_092616.jpgLes routes finlandaises, avec de grandes portions en terre

 

IMG_20180616_094640.jpgEntre ces deux rives: 2 pays, 2 monnaies et une heure de décalage horaire!

 

Etape 13 : Harnosand -> Stockholm / 434 km / pluie puis beau temps

  Levé vers 8 heures, j’avale rapidement le petit déjeuner (sans bacon mais avec des œufs) et je rassemble mes affaires. Lorsque je rends les clés, la femme de l’hôtel me souhaite une bonne route et me promets « Aujourd’hui, grand soleil et pas de pluie ! ». Merci Miss Météo, ca fait 8 kilomètres que je roule et je prends déjà la flotte…

  Je descends rapidement la route E4 en passant par Sundsvall, Gavle et Uppsala et me voilà à Stockholm en début d’après midi. Je passe à l’hôtel pour poser ma moto dans le parking souterrain et récupérer ma chambre. Surprise du jour, non seulement la chambre doit faire maximum 10m² (Salle de bain et WC inclus), mais en plus elle est sans fenêtre ! Et ce qui aurait pu passer pour un gros inconvénient ailleurs est la plus grande des bénédictions quand le soleil ne se couche jamais !

  Bref, moto posée et (mini) chambre récupérée, je pars explorer la ville. Vu que je n’ai pas de guide, je regarde rapidement sur Internet qu’est ce qu’il y a à proximité. Je pars donc vers l’hôtel de Ville, immense bâtiment tout en briques, puis je file vers le vieux Stockholm. Entretemps je fais une petite pause au pied de la statue d’Evert Taube, célèbre poète et chanteur suédois que l’on retrouve sur les billets de 50 couronnes. Je continue ma route vers Gamla Stan, la vieille ville de Stockholm, jusqu’à cette fameuse place avec ses bâtiments aux façades colorées et le musée Nobel. Je finis mon tour en passant devant le Riksdag, le parlement suédois.

  L’exploration de la ville terminée, je trouve de quoi manger et boire un verre dans un pub histoire de pouvoir suivre les matchs du jour de la coupe du monde. J’en profite au passage pour pleurer sur le prix de la bière. 88 SEK (9€) pour une bière, et pas la meilleure en plus, ca pique un peu….

 

IMG_20180617_151747.jpgL'Hotel de Ville de Stockholm

 

IMG_20180617_160258.jpgL'esplanade Evert Taube

 

IMG_20180617_161416.jpgUne cabine téléphonique d'époque

 

IMG_20180617_161523.jpgLe musée Nobel

 

IMG_20180617_161614.jpgGamla Stan, le vieux Stockolm

 

IMG_20180617_162410.jpgLe parlement suédois

 

IMG_20180617_192132.jpgInterdiction de rouler avec des pneus cloutés dans cette rue!

 

Etape 14 : Stockholm -> Trollhättan / 445 km / nuageux puis pluie

  Les matins se suivent et se ressemblent. Petit déjeuner avec des œufs (et du bacon ce coup ci !) et c’est parti ! Direction le musée Vasa. La pièce principale de ce musée, un navire de guerre du XVIIe qui a (c’est ballot) fait naufrage en mer Baltique dès sa première traversée en 1628. Le plus impressionnant dans tout ca : le bateau est quasiment intact, bien qu’il ait passé plus de 300 ans dans l’eau. Il est posé dans ce grand bâtiment construit spécialement pour lui, avec tous les éléments retrouvés à bord et les explications sur sa découverte et son sauvetage.

  Après la culture, l’appel de la route ! Direction Kinekulle par la route E18 puis E20 pour avoir une vue sur le lac Vanern. Je passe ensuite par Lindkoping pour rejoindre Trollhättan. Je resterai dans cette ville quelque jours histoire de profiter de mes amis et recharger les batteries avant d’amorcer la descente vers la France.

 

IMG_20180618_094404.jpgle Vasa, dans un état de conservation incroyable

 

IMG_20180618_095235.jpgLe Vasa et ses trappes à canon

 

IMG_20180621_144853.jpgLe musée Saab à Trollhättan

 

IMG_20180621_145057.jpgDans cette Saab, deux moteurs trois cylindres associés (138cv au total, vitesse max: 196 km/h)

 

IMG_20180621_145805.jpgSaab de rallye

 

IMG_20180621_150159.jpgThe Long Run, le défi Saab pour démontrer la fiabilité du moteur turbo maison

 

Etape 15 : Trollhättan -> Aalborg / 225 km / nuageux puis soleil

  Aujourd’hui c’est une journée calme. Peu de kilomètres au programme et une grande traversée en ferry. Je décolle donc de chez mes amis en début d’après midi. En partant, je mesure l’ampleur de la tâche et le courage qu’ils ont dû déployer pour tout quitter en France et partir s’installer en Suède. Ils sont heureux dans leur pays d’accueil et même s’il reste quelques derniers détails à régler, le pari est réussi.

  Bref, reprise de la moto en direction de Goteborg par la E45 pour rejoindre le port et le quai d’embarquement. Fait amusant, en plus du péage automatique qui ne reconnait pas les plaques françaises, la E45 continue au Danemark et les panneaux autoroutiers mènent directement au ferry. Après un peu d’attente à l’entrée du port, je file vers la ligne d’embarquement moto. Le temps que nous montions a bord, je discute un peu avec la seule moto avec moi en attente. Le gars, un motard danois, a aussi fait le Cap Nord, mais pas vraiment à la même vitesse. Il a fait Nordkapp -> Gôteborg en deux jours, en dormant uniquement 4 heures au pied de sa moto. Il a par contre réservé une cabine sur le bateau pour dormir pendant les 3h30 de traversée. D’autres motards danois arrivent et, barrière de la langue oblige, je reste un peu à l’écart du groupe qui se forme. Pas grave, nous embarquons rapidement. Je mets à profit la fameuse technique que m’a enseigné Tony lors de la traversée vers Bodo en bloquant la béquille avec le reste de sangle. Sécurité supplémentaire et pour faire comme mes collègues danois, je bloque le frein avant avec un collier rilsan englobant la poignée droite et le levier de frein. Avec la première enclenchée et une cale sous les roues, je pense que ca ne devrait pas trop bouger ! Une fois tout vérifié, je monte sur le pont pour prendre quelques photos de Göteborg avant de partir. Pendant la traversée vers le Danemark, je profite du salon pour regarder le match Nigeria – Islande tout en profitant de la vue sur la mer !

  Une fois débarqué à Frederikshavn, je file directement à Aalborg pour prendre possession de mon hotel. Le top, c’est qu’un parking souterrain est dispo juste à coté et comme le système de vidéo ne reconnait pas ma plaque française en plus ce sera gratuit ! Un repas rapide et hop au dodo, demain une longue étape s’annonce !

 

IMG_20180622_143812.jpgLe ferry Goteborg -> Frederikshavn

 

IMG_20180622_191130.jpgLa moto amarrée en soute avec la fameuse boucle apprise par Tony

 

IMG_20180622_174035.jpgLa coupe du monde, avec des commentaires que je ne comprends pas, mais il y a la vue sur la mer

 

IMG_20180622_190032.jpgLe Danemark n'est plus très loin

 

IMG_20180622_202247.jpgAalsborg

 

IMG_20180622_205615.jpgLe robinet qui commande également la douche. Tu te plantes en te brossant les dents, t'as une douche offerte!

 

Etape 16 : Aalborg -> Groningen / 756 km / nuageux

  Ce qui devait être une longue nuit avant une grosse étape s’est transformée en cauchemar. En plus du jour qui est présent dès 4h du matin, l’hotel dans lequel je suis mérite la palme de la pire insonorisation phonique. Vu le nombre de chambre énorme, il y a des bruits de gens qui parlent dans le couloir toutes les 5 minutes et pour ceux qui se taisent on entend les bruits de pas et de badges qui déverrouillent la porte. Je citerai également le système de robinet qui sert en même temps pour le lavabo ET la douche. En gros si tu te trompes de robinet quand tu veux te laver les dents, c’est douche surprise ! Après un petit déjeuner pris en coup de vent, je jette le badge à la réception où il n’y a personne et je file vers le parking ; Et là, deuxième galère ! Le fameux système qui ne reconnait pas ma plaque pour payer, ben il ne reconnait pas non plus ma plaque pour me déverrouiller la porte d’entrée du parking. VDM comme ont dit en langage technique. Après quatre appels sur le bouton d’aide et trois conversations avec une opératrice qui ne comprend pas bien mon anglais (ou s’en fout royalement, au choix), je profite d’une personne qui sort pour rentrer enfin dans le parking. Je fixe le sac et pars directement vers le sud en espérant que le reste de la journée se passera mieux. J’atteins tranquillement l’Allemagne et son autoroute A1 et je retrouve les fameuses autoroutes non limitées. Bon en fait si, non seulement elles sont  en grande partie limitées , mais elles sont en plus en permanence en travaux et puis de toute façon la portion que j’empreinte en passant près d’Hambourg est complètement bouchée. Ah et subtilité cruelle des autoroutes allemandes, les WC sont payants sur les aires de repos. Je profite quand même du temps qui se dégage et des prix à nouveau affichés en euros. Je passe à coté de Brême et file en direction des Pays Bas. Profitant du temps et de l’autoroute dégagés, j’arrive à Gröningen vers 17 heures. Je passe directement à la chambre d’hôtes pour poser les affaires. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le contraste avec l’hotel de la veille est saisissant. Les gens sont très accueillants, la chambre est immense et j’ai même une petite terrasse pour moi tout seul ! Je profite des conseils de mon hôte pour partir visiter le centre ville. Le temps est agréable et après avoir posé ma moto devant le commissariat de police local, je pars pour une balade le long des canaux, avec ses maisons traditionnelles et ses vélos de partout ! Je confirme que les Pays Bas sont le paradis des cyclistes. Les voies cyclables sont larges, nombreuses, et on sent qu’ici le vélo est vraiment prioritaire sur tous les autres véhicules. Je fais un grand tour dans la ville et après un resto japonais à volonté (qui propose de la fricadelle ?!? ), je rentre profiter d’une vraie bonne nuit qui s’annonce.

 

IMG_20180623_181116.jpgGröningen

 

IMG_20180623_181246.jpgGröningen

 

IMG_20180623_182641.jpgGröningen

 

IMG_20180623_190853.jpget encore Gröningen !

 

Etape 17 : Groningen -> Huy / 489 km / temps gris puis beau temps

  Et hop, je dis adieu à ma super chambre d’hôte et je file en direction de la Belgique. Mais d’abord, j’ai repéré cette superbe route qui traverse la mer au nord des Pays Bas. Si la vue est aussi belle que sur les monts du Danemark, je ne devrais pas être déçu. Je tape Breezanddijk sur le GPS et file sur la A7. Arrivé sur place…. la déception ! Certes la route traverse la mer, mais du fait d’une énorme digue on ne peut voir que le coté intérieur des terres. Il y a bien une aire de repos au milieu de cette longue ligne droite de 25 kilomètres, mais je suis tellement blasé que je ne m’y arrêterai pas. Je descends plein sud et peu après Maastricht la Belgique m’ouvre ses portes. Je continue un peu vers Liège, puis Huy et j’arrive enfin chez mon ami en début d’après midi. J’avais prévu aujourd’hui une étape spécialement plus courte pour pouvoir profiter un peu et passer un dimanche tranquille. Le programme de mon séjour belge commence par… une bière !! Eh oui, j’ai encore en mémoire le prix exorbitant des bières en Scandinavie et cette Saint Mengold me fait tout oublier. Pour le reste de la journée c’est assez simple, un passage dans une fête, une bière, une visite de Huy, une bière, on va à la friterie chercher de quoi nourrir toute la famille avec des fricadelles des boulettes et des frites sauce Dallas, une bière. Pour la digestion, ce sera du peket flambé. Enfin flambé, il faut le dire vite, vu qu’on a essayé de mettre avec tous les alcools suffisamment forts possibles pour tenter d’avoir une flamme. Pas de flamme ce soir là, mais niveau hydratation on était au top !

 

IMG_20180624_150229.jpgLa Saint Mengold

 

IMG_20180624_173422.jpgHuy

 

IMG_20180624_174308.jpgHuy

 

IMG_20180624_193449.jpgFrites fricadelle et boulette sauce Dallas et sauce Ch'ti

 

Etape 18 : Huy -> Auvers sur Oise / 450 km / beau temps

  Après un formidable petit déjeuner fait maison, le dernier de mon voyage avec du bacon et des œufs brouillés, j’empaquète toutes mes affaires. Et tandis que mon ami part au travail (à la bourre), je finis de tout fixer à la moto. Je profite de la douceur matinale pour repasser par le centre de Huy et tester ces fameuses montées bien raides (les cyclistes auront en mémoire le fameux Mur de Huy avec ses pourcentages vertigineux). Je file plein ouest, passant à proximité de Namur, Charleroi et Mons, pour atteindre enfin la France au niveau de Valenciennes. Le ciel se dégage et la température monte petit à petit. Je traverse les grandes plaines de l’Oise, puis son parc naturel. Vu que j’ai un peu de temps je me dis que je peux pousser jusqu’à Paris histoire de visiter un peu. Les bouchons rencontrés en Seine Saint Denis auraient dû me mettre la puce à l’oreille. Et puis, une idée surgit. J’ai passé un an et demi en déplacement sur Paris et il ne me semble pas avoir pris le périphérique une seule fois. Je vise donc la porte la plus proche, qui sera la Porte de la Chapelle. Un peu au hasard, je pars dans le sens des aiguilles d’une montre, en direction de la porte de Bagnolet et de la Villette. Et c’est seulement une fois inséré que je comprends la galère dans laquelle je me suis fourré. Vu que j’aime faire les choses bien, je tombe pil poil dans les heures de pointe. J’ai donc deux options pour assurer ma survie jusqu’à ce que je sorte : Soit bouchonner à mort en affrontant les voitures qui te poussent (littéralement au moins deux fois) pour s’insérer, soit faire de l’interfile à la sauce parisienne. Pour les non initiés, il s’agit de passer à minimum 50km/h de plus que les voitures entre les deux voies les plus rapides, si possible avec un gros scooter ou une GS qui n’a jamais vu la campagne et même pour certains en klaxonnant par petits coups histoire de prévenir les voitures qui ne se poussent pas. J’ai un peu honte, mais mon instinct de survie m’a fait prendre la première option, ce qui m’a permis de regarder un peu le paysage. Je sors à la Porte de Clichy et ironie du sort passe juste devant le siège de mon précédent employeur. La chaleur se faisant de plus en plus pesante, je rejoins aussi rapidement que possible Auvers sur Oise, dernière résidence de Vincent Van Gogh, pour passer la soirée en famille autour d’un bon barbecue.

Etape 19 (pas fait exprès) : Auvers sur Oise -> Corrèze / 614 km / beau temps

  Pas grand-chose à dire sur cette étape. En effet, qui dit fort kilométrage journalier, dit longue étape de liaison. Je profite quand même de mon passage en région parisienne pour tester un peu les routes du Vexin et de la vallée de Chevreuse. Une fois passé Orléans, je teste un peu les routes de Sologne. Les grandes lignes droites et surtout les rangées de camions me pousseront finalement à me rabattre sur l’autoroute et profiter des belles routes de Corrèze sur la fin de l’étape. Je profite également ce soir d’une soirée en famille et je constate que mon plus jeune supporter a fait les choses bien pour m’accueillir. Il a créé une banderole de tous les pays traversés durant mon périple. Il a également suivi sur la carte toute la route, notant au passage (avec un peu d’aide) les étapes et plaçant les photos suivant leur lieu de prise.

  Je profite de quelques jours de repos mérités avant la dernière étape et constate au passage qu’une pointe est plantée dans mon pneu arrière. Vu que je n’arrive pas à la retirer et après un regonflage rapide, je file chez un garage Yamaha sur Aurillac pour régler le problème. Arrivé sur place, et bien qu’ils soient surchargés de travail, le verdict tombe : Il faut changer le pneu arrière. Une réparation, bien que faisable pour ce genre de crevaison, est rendue inutile par le fait que j’aie roulé longtemps à plat, ou plutôt sous gonflé par rapport à la charge de bagages que je transportais. Le garage glisse le changement de pneu en catastrophe entre deux réparations pour me permettre de repartir le lendemain. S’ils me lisent, merci à eux d’ailleurs. Ils m’ont d’ailleurs signalé que mon huile était bien noire et ont vite compris pourquoi quand je leur ai expliqué le programme de mon voyage ! Une fois tout réparé et délesté du prix d’un pneu arrière neuf, je rentre en Corrèze, pouvant envisager tranquillement l’étape du lendemain.

  Pour ceux qui n’ont pas saisi le « pas fait exprès », le numéro de département de la Corrèze est le … 19 !

 

IMG_20180626_181614.jpgLa banderole et le suivi du parcours sur la carte. C'est de toute beauté!

 

Etape 20 : Corrèze -> Le Teil / 337 km / beau temps

  J’ai l’habitude de faire cette étape très souvent, puisque c’est celle qui me relie à ma famille en Corrèze. Pour une fois, je laisse de coté la grand route passant par Aurillac et je décide de prendre le Pas de Peyrol pour atteindre le Puy Mary pour redescendre ensuite par Murat. Je me méfie de cette route en général, car elle est assez étroite et on y croise beaucoup de camping cars. Vu l’heure matinale, je n’ai pas trop de soucis et je peux profiter du grand soleil et de la route qui serpente entre les arbres. La vue ne se dégage qu’une fois proche de l’arrivée du col, laissant apparaître le Puy Mary et sa vue à 360 degrés sur l’Auvergne. Je fais une ou deux photos rapidement, puis attaque la descente. Je slalome entre les plaques de gravillons disposées sur toute la descente, maudissant au passage ceux qui osent poser ces pièges à motards sur des kilomètres.

  Le reste de la route se déroule sans encombre et je parcours avec toujours autant de plaisir ces grands plateaux de Haute Loire avant de plonger vers l’Ardèche du sud via les Monts d’Ardèche et le Col de Lanarce. J’adore cette route. Pour faire simple, entre Lanarce et Aubenas, ce sont 10km de virages dangereux dans une descente à 10%. C’est une des routes les plus amusantes que je puisse avoir à coté de la maison. Pourtant en passant ce jour là, je suis bizarrement moins joyeux que d’habitude. Je sens que derrière ces quelques kilomètres qui défilent, mon voyage touche à sa fin. Je repense à tout ce qui a pu se passer, aux bons comme aux mauvais moments. Je me félicite d’avoir par une conduite prudente pu mener ce périple jusqu’au bout. Je sens que quelque chose a changé, dans ma manière de penser et d’aborder les choses. Et c’est perdu dans mes pensées que je passe le panneau d’entrée dans Le Teil et que je rejoins machinalement mon garage. Ce sera l’occasion de faire quelques photos afin d’immortaliser la fin du voyage, avec une moto en (presque) aussi bon état que lors de son départ. Celle –ci n’a pas démérité et a bien mérité sa révision (faite avec 6500km de retard). Quand à moi, il ne me reste plus qu’à décharger tous les bagages, triste que tout ça se termine, mais en pensant déjà aux prochaines destinations…

 

IMG_20180629_091853.jpgLa moto au Pas de Peyrol

 

IMG_20180629_091914.jpgLe Puy Mary

 

IMG_20180629_091934.jpgDerrière ces montagnes, Aurillac !

 

IMG_20180629_131812.jpgLa moto de retour à la maison

 

IMG_20180629_132235.jpgDis monsieur Yamaha, il va falloir rajouter des chiffres!

 

 Le parcours complet: 

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Commentaires
L
Salut Jérem,<br /> <br /> j'ai lu avec intérêt ton récit. Il nous (mon épouse, mon fiston et moi-même) a donné envie de partir sur tes traces. Nous aimerions avoir quelques conseils.<br /> <br /> A+
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